Visitez Saint Laurent sous-Coiron

Il y a quatorze siècles, ce village a vu le jour au sommet d’un plateau basaltique. Aujourd’hui encore, il permet de contempler un panorama à 360 degrés. Situé à environ vingt minutes d’Aubenas et une cinquantaine de kilomètres de Montélimar, dans la Drôme, Saint-Laurent-sous-Coiron attire facilement l’attention.

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Michelle Gilly, actuelle maire, connaît chaque recoin de ce village. Il y a cinquante ans, elle a découvert cet endroit en accompagnant celui qui allait devenir son mari. Enseignante nouvellement arrivée au lycée agricole Olivier-de-Serres à Aubenas, elle accepte l’invitation de son collègue pour explorer les environs. Cette journée marque le début d’une double histoire d’amour : pour l’homme et pour ce lieu.

En 1975, le couple se marie dans l’église de Saint-Laurent-sous-Coiron. Après le décès de Jean Gilly en 2008, Michelle reste profondément attachée à la commune. Elle exerce toujours ses fonctions de maire, entamées il y a plus de vingt ans.

Les origines de Saint-Laurent-sous-Coiron remonteraient au VIIe siècle. Comme de nombreux villages perchés, sa position élevée permettait une surveillance optimale face aux menaces.Ce rôle stratégique s’est renforcé pendant les guerres de religion au XVIe siècle, où le village était un point fortifié du sud de l’Ardèche. À cette époque, Saint-Laurent-sous-Coiron entretenait des liens étroits avec Aubenas et son château a même appartenu brièvement à la famille Montlaur.

Un panorama depuis les hauteurs

Le centre du bourg repose sur un vaste plateau basaltique qui s’élève à plusieurs centaines de mètres. Au sommet de cette colline, on aperçoit des remparts et des maisons en pierre, témoins d’un passé ancien. L’église domine l’ensemble, avec une croix dressée sur son toit, visible de loin. Déjà impressionnante, la vue s’élargit encore depuis le cœur de la cité. Après une courte montée à pied, le site révèle un panorama à 360 degrés. D’un côté, les Cévennes se dévoilent, tandis que de l’autre s’étendent le plateau ardéchois et le col de l’Escrinet. Ce point de vue, situé parmi les plus hauts du département, marque durablement les esprits.

Le village catholique face aux conflits religieux

Comme d’autres localités, ce village catholique situé à 50 minutes du camping 4 étoiles en Ardèche Le Mazet Plage a souffert des affrontements avec les protestants. Le château a été détruit, malgré les efforts des habitants pour le défendre, parfois avec ingéniosité, selon des récits qui circulent encore. Une histoire locale raconte que le village protestant de Mirabel, situé à proximité, aurait envisagé une offensive contre Saint-Laurent. Cependant, le curé aurait disposé des épouvantails sur les remparts, donnant l’impression d’une grande mobilisation. Cette ruse aurait dissuadé Mirabel de passer à l’attaque.

Aujourd’hui, peu de traces de cette époque subsistent. Le château a disparu, mais les remparts du centre bourg restent visibles. Des objets tels que des menhirs, des dolmens et des poteries, découverts lors de fouilles, témoignent encore de ce passé. Ces vestiges attisent l’intérêt des chercheurs. Le site accueille des étudiants en géologie de l’Université Grenoble Alpes, curieux d’explorer cette région riche en découvertes potentielles. Michelle Gilly évoque une découverte intrigante réalisée par des spéléologues il y a plusieurs années : une cavité dont l’accès exact reste à déterminer.

Dynamiser Saint-Laurent-sous-Coiron

À quelques kilomètres, des membres du “Village Documentaire de Lussas” continuent de choisir la commune voisine comme lieu de résidence. Cette tendance est perçue comme encourageante alors que la population locale diminue. À la fin du XIXe siècle, la commune comptait plus de 500 habitants, mais selon le dernier recensement de l’Insee en 2020, ce chiffre est tombé à 116, sans inclure les résidents saisonniers.

Pour revitaliser Saint-Laurent-sous-Coiron, la municipalité a entrepris plusieurs initiatives. Un bistrot a été ouvert dans le cadre de l’inscription au label Villages de caractère. Un sentier de 12 kilomètres a également été aménagé, offrant une manière d’explorer l’histoire des lieux tout en profitant de panoramas uniques. La maire, Michelle Gilly, et son équipe prévoient aussi la création d’un éco-hameau en périphérie du centre bourg.

Ce projet vise à permettre aux nouvelles générations de s’installer durablement dans la commune. « Dans 20 ou 30 ans, les gens nous remercieront d’avoir persévéré pour concrétiser cette idée », affirme-t-elle. Quant aux visiteurs ou aux habitants, ils gardent une admiration intacte pour ce qu’on appelle aujourd’hui le plus beau balcon d’Ardèche, façonné il y a 1 400 ans.